Eléments historiques
Au sujet de Loda, Edmond Rossi () page 90 a écrit : « Placé sur l’ancienne voie qui reliait Nice au Piémont par Lucéram, le col Saint Roch et la vallée de la Vésubie, Loda, dressé sur une arête rocheuse constituait une étape protégée. Le castrum de Loda indiqué en 1232, (Liste des castra) et en 1251-1252 (Enquête de Charles d’Anjou) figure en 1235 dans la viguerie de Vintimille Lantosque.
Loda a conservé au voisinage de la chapelle Saint Arnoux, sur un mamelon isolé, les vestiges d’un château du XIIIème siècle avec une tour percée de meurtrières. Cette forteresse a appartenu aux Defortin, puis à André de Tournefort investi du fief le 19 octobre 1518 »
Le nom de Castel Fortis ressemble à château fort mais il y a peut être un rapport avec Defortin.
Par ailleurs le colonel Wagner () page 93 a écrit en 1865 : « La paroisse du hameau de Loda est l’église Saint Arnoud, bâtie près d’un rocher à pic où l’on arrivait autrefois par un escalier. Sur ce rocher on voit les restes d’une chapelle et d’un petit château fort représentés fig 13. On y remarque une fosse commune servant autrefois de cimetière. Cette manière d’enterrer les morts était encore en usage dans quelques localités au moment de l’annexion. »
Malheureusement les croquis et plans du colonel Wagner sont introuvables.
Par ailleurs Jean Claude Poteur donne les informations suivantes :
« Si Petri de Luda, mentionné en 1152, tire bien son nom du castrum de Loda (ce qui me paraît probable), il est pour moi évident que son château se trouvait non pas sur le site du cimetière, mais sur celui de "Castel Fortis" et surtout : sur son sommet !
Je serai surpris que le toponyme de "Castel Fortis" soit ancien, en tous cas, dans la mesure où le mot "Fortis" n’est pas du provençal (ou du niçois, c’est pareil) mais ressemble à du latin, il me semble évident qu’il s’agit d’une déformation du nom de "Fortin de Laude ». Ce terme est mentionné dans un acte du 6 janvier 1368 par Cais de Pierlas (). Dans la mesure où (sauf erreur) le castrum de Loda (je parle bien du castrum et non du fief) n’apparaît plus après 1252 et en particulier pas dans 1a liste de 1388, je présume qu’il a été déserté dès la seconde moitié du XIIIe siècle ou au plus tard courant XIVe. Le fait que la famille de ce nom ne disparaisse pas pour autant n’empêche rien. »
Sur le cadastre napoléonien le site est dénommé Castel Fortis
De gauche à droite: plans, restes du château , la tour avec l'espace vouté en dessous
Prospection et photos
Louis Carlot, Jacky Sarale, Raoul Barbès
Entre l’église et le cimetière on observe une petite tour dans les rochers.
Elle comportait deux niveaux, une partie voûtée sans accès. La voûte est en partie percée ou effondrée ; la partie inférieure était celle qui constituait le charnier ; les murs Ouest et Est sont effondrés. Sur le mur Nord on observe une meurtrière ainsi que sur le mur sud. (x= 997.878, 3194.861, z=679)
Entre le cimetière et le sommet on passe par un collet.
Sur le sommet difficile d’accès on peut voir quelques ruines. Les murs sont montés au mortier de chaux. (x=997.611, y=3194.721, z=705).
Il s’agit de l’ancien château.
La chapelle n’a pas été localisée. Elle était peut être à l’emplacement du cimetière
Bibliographie
Cais de Pierlas Eugène, Saige Gustave chartrier de l’abbaye de Saint Pons, Monaco 1903 page 267 N° 216
Rossi Edmond – Les châteaux du Moyen Age en Pays d’Azur – Alandis Editions 2003
Wagner – Colonel – Mémoire sur la reconnaissance des hauteurs entre la Vésubie et la Roya occupées par els armées française et austro-sardes en 1792, 1793, 1793 – 26 mars 1865, collection du SHAT