autrefoisariane histoire Comté de Nice

CHAPELLES DE LUCERAM 06440


 

 

Prospection et photos : Jacky Sarale

De gauche à droite:

carte de 1763 Luceram nord ouest, sur laquelle figure une chapelle près de la chapelle ND de Bon coeur et Luceram secteur Plastra où l'on voit la chapelle Saint Claude et la région de Sainte Anne

De gauche à droite: Carte au1/20000ème  et photos de la chapelle Saint Michel.

Sur la carte, figure une chapelle au sud de la chapelle Saint Michel non localisée

Photos de l'ancienne chapelle Saint Claude

L’église Sainte Marguerite et plusieurs chapelles de ce village sont décrites dans divers ouvrages. Leur étude pour ce qui a déjà été décrit, ne sera pas reprise ici.

Il s’agit de la chapelle Saint Pierre des Pénitents noirs, de la chapelle Saint Jean des Pénitents blancs qui abrite le musée des vieux outils, des chapelles peintes de Saint Grat et de Notre Dame de Bon Cœur, de la Madonna Routa ou Madona dels Moustiers.

 

L’église Sainte Marguerite

 

Elle a été publiée dans les ouvrages cités de la bibliographie.

On a décrit  son architecture, ses tableaux, son trésor, les fresques apparues au cours de travaux récents.

Joseph Levrot ()  a noté des peintures de façade  décrites en 1847 par Durante dans sa chorographie et qui auraient été recouvertes en 1832.

« Il y a peu d’années, écrit Durante en 1847 dans sa Chorographie, on voyait encore sur la façade,  des peintures profanes, des nymphes, des faunes et des satyres dans un cercle de constellations ayant conservé la vivacité de leurs premières couleurs ; l’impitoyable badigeon vient de les faire disparaître. Elles appartenaient sans doute comme les « obscena » signalés à  Saorge, à cet art didactique du XVème siècle volontiers réaliste.

C’est en 1832 qu’elles ont été recouvertes, nous apprend Mr Bensa qui ajoute qu’au dire des anciens de la localité elles représentaient le songe de Joseph. Elles étaient selon lui de Canavesi mais en l’absence de l’original de toute reproduction ou de tout document et avec les seuls signalements très vagues  qu’on en a, il est difficile de se prononcer »

De son côté Thomas Bensa en 1908 () donne une description du retable de Saint Claude qui aurait été volé en 1991.

«  En l’église Sainte Marguerite, se trouve un retable en six compartiments avec l’inscription suivante : Nobilis quondam Ambrosii Barralis heredes hoc opus fieri fecerunt 1466 die 18 decembris

Ce retable, qui rappelle l’école niçoise par le dessin et l’école flamande par la couleur, mesure 2.10 m de haut sur 1.60 de large. Le panneau central représente Saint Claude assis sur un trône et bénissant ; les panneaux latéraux, Saint Laurent et Saint Pancrace ; au dessus dans des compartiments de moindre importance, on remarque le Christ en croix, l’Annonciation et l’Ange, ainsi que les armes des Barralis : trois croissants et trois barres azur et Argent.

Alziari prétend – toujours sur la foi de Schaeffer- qu’à la suite de l’inscription de ce retable on lit : Bartolem, Bensie Nicensis pinxit 1466. Or cette dernière inscription à part la date n’existe pas.

M Henri Moris, l’érudit archiviste du département des Alpes Maritimes, soutient que ce retable situé dans la chapelle Saint André, est de 1566 (Au pays Bleu p 219). Quant à moi je trouve que le style de cette peinture rappelle l’époque du peintre niçois Barthélemy Bensa.  En admettant que la date qui figure dans l’inscription reproduite par M Moris soit la véritable, il semble permis d’y voir une inscription postérieure d’un siècle environ au tableau »

 

Sur un mur extérieur de l’église on voit une inscription gothique avec une date en chiffres arabes et non romains. Voir dossier Internet :     

 

La chapelle Saint Jean et sa confrérie

 

Elle se trouve au pied de l’église

Selon Bonaventure Salvetti () page 83, qui en a écrit l’historique,  la confrérie  existait en 1320 ; elle abrite le musée des vieux outils abondamment décrit par ailleurs.

 

La chapelle Saint Pierre  et sa confrérie

 

Elle se trouve en bordure de la rue du Docteur Moriez.

Selon B Salvetti la confrérie des pénitents noirs fut crée en 1558.

 

La chapelle Saint Grat

 

En aval du village au bord de la route.

Son existence est signalée en 1585. Elle abrite des fresques intéressantes souvent décrites et photographiées.

 

La Madonna Routa ou Madona dels moustiers

 

En aval du village près du cimetière. Elle est partiellement en ruines.

Elle daterait du XIIIème siècle sur l’emplacement d’un ancien prieuré donné à l’abbaye de Saint Pons en 1075 suivant ce qui est indiqué sur le site du musée de Luceram

Ce nom proviendrait-il des moulins en aval du village sur la route du sel ?

Une subvention a été votée par le Conseil Municipal du 28 mai 2010 pour des travaux de réfection de toiture.

Cette chapelle est aussi nommée ND de Piété. Elle était encore en état en 1912 car fréquentée selon l’abbé Salvetti  () page 89, par les habitants de Touet de l’Escarène qui s’y rendaient en pèlerinage le Lundi de Pentecôte.

Sur le site CG 06 on peut lire :"Elle était située près du cimetière, à 800 mètres au sud-ouest de l'agglomération.

Une partie de ce lieu de culte est conservée et constitue la chapelle Notre-Dame de Pitié.
L'autre partie, c'est-à-dire essentiellement son chevet, a été remplacée dans les environs de 1500, par une nouvelle construction. Cette dernière est un vaste édifice, aujourd'hui ruiné, connu sous le nom de Madone Routa."

http://www.cg06.fr/fr/decouvrir-les-am/decouverte-du-patrimoine/le-patrimoine-culturel-des-alpes-maritimes/connaitre/patrimoine-par-commune/--/luceram/luceram/

Il indique aussi au sujet d’un retable :

 

« On y remarque un retable. Cette peinture très intéressante est une oeuvre similaire aux tableaux de l'église d'où elle a été transportée lors de la restauration de l'édifice où elle encombrait probablement quelque autel, celui de ND des sept douleurs ou de Piété, le seul qui n'ait pas de tableau; elle fut retouchée en 1818 par le peintre Canova de Nice. Elle se divise en dix compartiments et représente en bas : La Piété, Saint Siagrus, Saint Antoine ermite, Saint Pons, Saint Benoit, en haut le Père Eternel, Saint Jean, Saint Simplice, Saint Maur, Sainte Gertrude. »

 

Luc Thévenon précise que ce retable se trouve actuellement dans l’église paroissiale, chapelle latérale à droite du chœur, 2e partie au-dessus du trésor. L’élément de repérage implicite est « Ste Gertrude » dont c’est, à sa connaissance, la seule représentation dans le Comté de Nice, avec celle de Bonson.

 

La chapelle Notre Dame de Bon Cœur

 

Elle se trouve sur la route de Luceram au col de la Porte, ancienne route du sel. Elle daterait du XVème siècle et a été abondamment décrite par ailleurs.

Sur une carte piémontaise  de 1763 conservée aux archives royales de Turin une chapelle non identifiée est marquée près de celle-ci, mais cette zone est sujette à des ravinements.

 

La chapelle Saint Michel

 

Elle se trouve sur l’ancien chemin de Luceram au col de l’Orme.

Elle était mentionnée sur l’ancien cadastre napoléonien section K2 Volta, et on peut la voir aussi sur la carte d’Etat Major au 1/20000ème de 1927, mais curieusement elle n’est pas signalée sur la carte au 1/25000 ème. Elle est pourtant en état et fréquentée semble t’il. x= 1003.178, y=3189.392, z=840

Elle est mentionnée indirectement par l’abbé Salvetti () page 66 : « l’église de Luceram possédait autrefois une sorte de petit domaine…. 2/le champ de Saint Michel, sur les coteaux de la chapelle de ce nom »

En page 93 il fait le commentaire suivant : « sur la route de Luceram à Peira Cava, cette chapelle est la plus délaissée  et par la piété des fidèles et par une décoration des plus modestes : c’était un lieu de pèlerinage mais dans la suite des temps, le concours des fidèles ayant diminué, le pèlerinage a été abandonné ; en guise de décor à l’intérieur, à peine un vieux tableau sans valeur »

La carte au 1/25000 ème mentionne le mont Saint Michel au nord est de cette chapelle.

 

L'édifice est  orienté S-E. L'auvent extérieur a une charpente bois mais la nef est en maçonnerie avec des nervures en ogive.

Elle n’a pas d’abside. Au dessus du chœur on peut voir un grand crucifix en bois et sur la table d’autel deux grands chandeliers

La chapelle est ouverte et fleurie

Un article sur le site internet de la paroisse de l’Escarène fait mention, dans la chapelle Saint Michel de Lucéram, de « traces d’un visage » et « écritures latines ».

http://paroisse.escarene.free.fr/tradition.html

Celle-ci vient d’être entièrement restaurée en 2013, voûte comprise, et les restes d’enduits anciens ont complètement disparus,selon Océane Acquier.

 

Chapelle sud de Saint Michel

 

Au sud de cette chapelle et plus près du village, une autre chapelle est mentionnée sur la carte de 1927, au 1/20000ème

Une prospection dans ce secteur n’a rien donné mais il y a eu dans cette zone un éboulement.

 

Chapelle supposée de Sainte Anne

L’abbé Salvetti mentionne page 67 : « le champ de Sainte Anne l’actuelle, petit bosquet appartenant au reboisement ». Une prospection effectuée sur la plateau au nord ouest du col de la Plastra correspondant à « la regione di Sta Anna «  de la carte de 1763 (), n’a pas permis de trouver sur le plateau des ruines pouvant ressembler à une chapelle.

 

 

Sur la carte d’Etat Major de 1878 figure une chapelle Sainte Anne au ouest nord ouest du Mont Auri c'est-à-dire un peu au nord du plateau. Sur le bord de la piste entre le col et le plateau existe une ruine. Serait ce un reste de cette chapelle ?

 

 

Chapelle de Val del Prat

 

Elle se  trouve dans la ferme de Val del Prat, propriété privée, et a été restaurée.

Elle est dédiée à Saint Charles Boromée

X= 1001.939, y=3187.003, z= 661

 

Chapelle Saint Claude

 

Saint Claude était évêque de Besançon, mais il est vénéré dans la région. Un retable lui était consacré dans l’église (voir photo ci-dessus).

La chapelle en ruines a été localisée dans le quartier éponyme :

X= 1002.968, y= 3185.539, z=570

 

Chius

 

Ce nom est cité par B Salvetti parmi les chapelles rurales, mais la chapelle n’a pas être localisée

 

 Bibliographie

 

 

Beauchamp (Philippe de) – L’art religieux dans les Alpes Maritimes – Edisud 1990

 

Bensa Thomas – La peinture en Basse Provence, à Nice et en Ligurie, Nice Historique  1907

 

Carte Top per A e B Nizza M1, n4  conservée aux Archives Royales de Turin

 

Levrot Joseph – Peintures murales du Comté de Nice – Nice Historique octobre 1910

Roque Paul - Les peintres primitifs niçois – éditions Serre 2001

 

PCAM, Patrimoine des Communes des Alpes Maritimes Editions Flohic  - 2000

 

Salvetti Bonaventure – Luceram -  Alandis éditions 2000

 

www.musee-de-luceram.com

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