AUTREFOISLARIANE

histoires....... de l'HISTOIRE

 

                             Cette  rubrique est destinée à faire découvrir ou redécouvrir des documents anciens, des évenements, des faits historiques s'étant réalisés dans le Comté de Nice et parfois à l'Ariane même . 

Sommaire

 

 

 

 

1-Dolceacqua : La michetta

2-Documents anciens

3-Une manjouca énorme

 

 

Dolceacqua

 Le nom du village ne signifie pas comme la traduction pourrait le  laisser deviner "eau douce" mais est une déclinaison du nom d'origine celtio-ligure "dulzana".

 

Il en est de même pour "Ventimiglia" qui n'a pas la signification "20 miles" mais émane d'une  altération au cours des temps de "album intimilli" (capitale de la tribu ligure des intimilli),comme Impéria n'a aucun lien avec "Imperator" fut-il romain. Cette ville a été créée en 1927 sous Mussolini par la réunion des cités d'Oneglia et de Porto Maurizio qui étaient séparées par le cours d'eau dénommé "impérato"

 

Revenons à Dolceacqua cité médièvale  du Marquisat homonyme ,située dans la vallée de la Nervia , fleuve à caractère torrentiel qui se jette dans la mer à la limite des communes de Vintimille et de Camporosso.

D'abord enserrée dans ses murailles protectrices la cité se développera rapidement sur la rive droite de la Nervia pour créer le "borgo" ", et au XV ème siècle on construisit sur les ruines de l'ancien, un pont à arche unique, dont on admire encore de nos jours l'élégance et la légèreté pour relier ce quartier . Il existe deux tableaux du peintre impressioniste français Claude Monet le représentant. Voir les tableaux

 

Le Marquisat  comprenant également les villages d'Isolabona, d'Apricale, de Périnaldo (patrie des astronomes Jean-Dominique Cassini 1625-1712 , Jean Philippe ,son neveu 1665-1729,Jean Dominique Maraldi 1709-1788,neveu du précédent ; ainsi que du grand géographe Jean Thomas Borgogno 1628-1695) , est acheté en 1524 par le Duc Charles III père d'Emmanuel Philibert, à la famille des "Doria" les maîtres de la République de Gênes; Il partagera avec Nice et son "comté" une histoire commune et mouvementée ainsi que son identité pendant plus de 3 siècles.

 

Il formera la partie actuellement italienne avec Rochetta-Nervina, Pigna (qui firent partie dès 1388 des "Terres neuves de Provence") et Séborga (plus tardivement en 1729), de ce qu'il est coutume d'appeler "le Comté de Nice" sans qu'aucune autorité comtale n'existat. Cette dénomination venant probablement de contado (campagne).

 

 

Le château des Doria fut en partie détruit par les bombardements des troupes ennemies appelées gallispanes (franco-espagnoles) lors du siège de 1746 , à l'occasion de la guerre de succession d'Autriche menée par Louis XIV .Ses troupes avaient déjà conquis une partie du comté dont Nice dès 1744. En 1887 un tremblement de terre en aggravera la destruction.

 

Les spécialités de ce terroir sont outre l'huile d' olive et le vin renommé d'appellation "rossese" , la brioche appelée "michetta" témoin d'une coutume datant de 1364 dont voici l'histoire.

 

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les "michette"

Cette année là le Marquis Doria voulut user de son droit de "cuissage " envers une jeune épousée ce qui n'était ni de son goùt ni de celui de son futur , tant et si bien que les habitants s'unirent aux intéressés et se rebellèrent pour en finir avec ce droit avilissant et inacceptable.

 

 

 

Le seigneur dut y renoncer à jamais pour lui et tous ses successeurs . Cette victoire célébrée comme il se doit fut à l'origine d'une patisserie crée par les femmes à cette occasion dans les jours qui suivirent sous la forme d'une brioche au sucre représentant un sexe féminin la "Michetta". Cette coutume est fêtée chaque 16 Aoùt (hasard ou volonté , le lendemain de la fête catholique de "la Très Sainte Vierge Marie")

 

 

 

 

 

 

 

 Documents anciens

Je vous propose à travers le document à télécharger en cliquant sur le lien ci-après un retour dans le passé de notre quartier. Vous y retrouverez des noms familiers  .

Cet Annuaire de 1938 ne recense que les propriétaires ,commerçants et artisans mais à travers lui on peut reconstruire une image de la vie sociale  de notre quartier que vos souvenirs peuvent étoffer..Annuaire 1938 ARIANE.pdf 

Plus loin dans notre histoire voici un extrait de la carte des Etats du Royaume de Piémont Sardaigne de 1763(Règne de Charles Emmanuel III) du territoire de "l'Ariana".

Vous remarquerez que l'église est déja construite mais qu'elle est dénommée "Notre Dame de la guardia" et qu' elle se trouve au bord du Paillon car aucune digue n'existe encore.Les noms qui figurent parfois sont ceux des habitants.Quatre moulins sont portés sur le document, de l'Ouest vers l'Est on trouve le moulin de Falicon sur ce qui semble être le canal que nous connaissons sous l"appellation de "valla"puis un moulin au lieu-dit "Ariana" (peut-être l'ancêtre de celui de M.Arrigo) un autre situé au nord de l'église qui sert de force motrice à une papeterie("papéria"sur la carte) et enfin le dernier en terre d"Eze au bas de l'actuelle "La Plana".

A cette époque le papier était une fourniture rare et chère . On produisait deux qualités de papier l'une à partir de vieux papiers (les recyclés d'aujourd'hui) qui servait principalement, après traitement à la cire de "vitres", qui elles étaient uniquement à la portée des très aisés ; l'autre, le papier blanc pour l'écriture et l'imprimerie. Dans les années 1820 seules deux papeteries existaient à NICE et toutes deux à l'Ariane.  

 A propos de l'église.

Sa construction date de 1692 elle est due à Mme Angèle Martini issue d'une noble famille de Chateauneuf qui compta entre autres un prélat Louis Martini évêque d'Aoste , elle lègue également les fonds nécessaires à la célébration de 40 messes annuelles ( testament du 16 Octobre 1692) . dans"Histoire de Chateauneuf de Contes par J.B.Martel Editions Serre"

 Extrait de la  carte de 1763                                                                                                                                                                                                             

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 Une "manjouca " énorme

Ces faits que relate Georges Doublet * dans "l'éclaireur du Dimanche" nous rappelle le temps où notre quartier comptait quelques restaurants avec tonnelles et jeux de boules que fréquentaient surtout le Dimanche, et à l'occasion de Fêtes, aussi bien les  habitants du quartier que les gens de la "ville ",qui venaient passer de bons moments à table , ...à la campagne, comme il était de coutume de dire, se prolongeant tout naturellement de parties de boules en famille mêlant hommes,femmes et enfants .

*Professeur au Lycée de Nice-Historien local- 1863-1936

 Sans plus attendre voici les faits:

... En septembre 1921 , à l'Ariane, il y eut, sous les tonnelles d'un restaurant, un concours dont un de nos journaux rapporta qu'il fut curieux et même périlleux. 

Il s'agissait de manger des raiola les plus nombreuses dans le temps le plus court

Le président du banquet de l'Ariane arriva à 907 en 45 minutes et 10 secondes ; mais le vice-président parvint jusqu'à 1037 et seulement en 43 minutes et 7 secondes.

Calculez, je vous en prie.

Ce Gargantua niçois a donc mâché, pendant près de trois-quarts d'heure, d'un mouvement uniforme, deux douzaines de ravioli par minute. S'il avait eu la force, ou plutôt si ses amis lui en avaient laissé le loisir, de prolonger la lutte, il aurait englouti, en une heure, 120 douzaines.

On lui remit une grosse raiola brodée en soie et rehaussée de glands d'or .

 Il ne l'avait pas volée.

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